La confluence d’une rivière avec un fleuve de renommée internationale, a certes donné un espace tourné vers la pratique d’activités aquatiques, mais pas seulement.
Disputé durant plusieurs siècles et ravagé par des conflits meurtriers, l’histoire a légué au département un patrimoine culturel de premier plan, que beaucoup de ses voisins peuvent lui envier.
« Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! »
L’Agenais, étendu sur la Guyenne annonçant le Languedoc, terre de passage entre deux mers, suscite de nombreuses convoitises au cours du Moyen-Age. Elle sera l’objet d’âpres luttes entre **monarchies anglaise et française **jusqu’au milieu du XVe s.
Richard Cœur de Lion donne par exemple le territoire à sa sœur en guise de dot en 1196 et, après une période de troubles, Philippe le Hardi le rend à l’Angleterre en 1279, lors du traité d’Amiens.
Le département de Lot-et-Garonne actuel, né en 1790 sur les cendres de la Révolution, regroupe essentiellement des terroirs issus de Guyenne, Gascogne, Quercy et Périgord.
Il est rapidement amputé dans sa **partie orientale **lorsque Napoléon Ier décide, en 1808, la création du Tarn-et-Garonne, afin de satisfaire les habitants de Montauban, mécontents et s’estimant lésés par ce nouveau découpage !
Entre deux métropoles d’envergure européenne
Le Lot-et-Garonne comptait 330 000 habitants en 2020, situés entre Bordeaux et Toulouse.
Le fleuve venu d’Espagne, a perdu son rôle de voie de communication au profit du rail et l’automobile, à travers l’autoroute A62.
Contrée rurale dédiée à la culture et aux loisirs, le département n’est pas totalement dépourvu d’activités industrielles. Les laboratoires pharmaceutiques UPSA, nés à Agen, demeurent ainsi un important producteur de paracétamol…
Bastides, pruneaux et… noisettes
L’eau joue un rôle majeur dans le Lot-et-Garonne. Ce sont ainsi plus de 200 km de voies fluviales intégralement aménagées, qui attendent randonneurs, cyclotouristes et cavaliers. Le fleuve étant doublé par le Canal des Deux-Mers, joignant les bassins atlantique et méditerranéen.
Agen en conserve trace à travers son imposant pont-canal, achevé en 1845 et long de 540 m, l’un des plus importants de France.
La cathédrale Saint-Caprais, démarrée au XIIe s., inscrite au patrimoine mondial au titre des chemins de Saint-Jacques, maison du Sénéchal datée XIVe et rue des Cornières enfin, attestée dès le XIIIe, sont autant de visites possibles.
Dehors ce sont plus de 40 bastides, ces cités médiévales au plan régulier disséminées un peu partout. Certaines comme Puymirol, Villeréal, Monflanquin ou encore Pujols, sont classées.
Les châteaux sont tout aussi majestueux : Bonaguil apparu au XIIIe en limite du Lot, Fumel et, à l’opposé, Duras avec son vignoble surveillant la vallée du Dropt.
Que serait ce terroir, sans saveurs gustatives ? A consommer avec modération, l’Armagnac, eau-de-vie distillée à partir de cépages blancs.
Le fameux pruneau d’Agen, occupant plus de 8 000 ha pour un volume annuel dépassant 100 000 tonnes, est issu de la variété d’Ente.
Il voisine avec fraise gariguette et noisette de Cancon, en plein essor depuis quelques années, dont la production atteint aujourd’hui 10 000 t. La tomate de Marmande jouit pour sa part d’une cote toujours appréciable de même que la truffe blanche, qui a pour avantage de pouvoir se récolter en été…